Punk N Bossa
Groupe.s | Steff Tej punk n bossa |
Label | les disques du tigre |
Sortie | 21/04/2023 |
Formats | LP |
Nombre de pistes | 12 |
Titres
- Les chats
- J'ai un boulot
- Planète terre
- Who Cares
- Dernière danse
- Bienvenu à Dreamland
- Mais qu'es ce qu'on prend
- Tu m'as manqué
- J'ai vu
- Le diamant sur le vinyle
- Back to the Forest
- Should i Stay or Should I Go
442em rue n° 144
Steff TEJ : Punk' n bossa (CD, Les Disques Du Tigre) Après plus de trente ans passés à propager la bonne parole skapunk-reggae avec les Ejectés, Steff Tej, en deux albums récents, stimule notre envie d'ailleurs et d'autre chose. Il y eut, il y a quelques mois, Odonata, projet stoner-doom, il y a, aujourd'hui, ce premier album solo sur lequel le lascar développe son coup de cœur pour les rythmes latino, notamment la bossa nova, cette musique brésilienne elle-même hybride puisque issue des amours croisées entre la samba et le jazz. Hybride car, sur son disque, Steff Tej arrose cette bossa de quelques gouttes de punk, discret le punk, assurément, mais néanmoins présent à travers sa guitare fièrement branchée, et mise en exergue sur la jaquette, lui s'effaçant derrière elle. Un disque enregistré en trio, dans le plus simple appareil pourrait-on dire, ce qui se tient pour une musique tropicale à la base, une musique qui a tendance à échauffer les sens, alors autant utiliser tous les moyens disponibles pour tenter de se rafraîchir un peu. La bossa nova a ceci de bien, pour les plus cossards d'entre nous, qu'elle ne nécessite pas de se trémousser le grand fessier trop sauvagement pour se laisser apprécier. C'est même une musique plutôt cool, sous l'influence de ses gènes jazzy, et c'est ainsi que Steff Tej la conçoit, ce qui, pour le coup, fait passer le côté punk décliné dans le titre de l'album pour une accroche légèrement décalée. En fait, on retrouve les rythmes laid-back et nonchalants des derniers disques de Ejectés, ce qui laisse de la place pour déguster les textes ironiques ou acerbes, à l'humour second degré parfois, de Steff Tej, qui se révèle de plus en plus être un vrai poète de l'instant et de l'instantané, sans rancœur, sans chagrin et sans grisaille. "Les chats", "Planète Terre", "Mais qu'est-ce qu'on prend", "J'ai vu", chacun avec sa thématique et sa diversité, nous renvoient à un quotidien alternativement accepté ou subi selon notre humeur du moment. Des textes majoritairement en français, mais aussi en anglais sur une paire de titres - déjà une constante chez Steff Tej avec les Ejectés - jusque dans l'unique reprise du disque, "Should I stay or should I go" du Clash, qu'on n'aurait pas cru pouvoir être passé à la moulinette bossa, malgré une petite mine latino déjà présente dans l'original avec ses quelques vers en espagnol équatorien, mais qui n'avait cependant rien de franchement brésilien. Après, quitte à faire dans le crossover, autant y aller franchement et s'affranchir d'autres frontières. Steff Tej se la joue très polymorphe et polyphonique en ces années twenty twenty, au point qu'on peut se demander quel sera son prochain défi. De la bourrée gagaku ? De la valse nipaquhiit ? De la tarentelle ohangla ? Je suis sûr qu'il en sortirait quelque chose de parfaitement écoutable avec son air de ne pas y toucher.